Voir la publication en anglais ICI : https://www.cmatlv.org/post/world-citizenship-cmatlv-collective-production-to-start-thinking
Le citoyen s’inscrit dans un emboitement de niveaux allant de l’unité jusqu’au monde :
- lui-même
- dans sa famille, parmi ses proches,
- dans son lieu d’habitation (rue, village, ville, district, région…)
- dans son pays, qui a ses lois, qui dicte des droits et des devoirs,
- dans une union de pays comme l’UE, pour certains, qui a aussi ses règlements,
- dans le monde…
C’est à ce niveau, mondial, que s’inscrirait la présente réflexion, sachant que les niveaux plus restreints conditionnent, règlementent, influencent différemment les individus.
Il s’agirait donc de définir des droits et devoirs communs à tous les membres de la communauté humaine, un « plus petit dénominateur commun », qui devrait être acquis sinon défendu quels que soient les endroits du monde, les pays ou sociétés d’appartenance.
Exemples de droits et de devoirs (à discuter entre « gens du monde ») :
DROITS :
- Vivre dans un monde en paix
- Etre nourri, logé, soigné
- Vivre en sécurité
- Etre éduqué de manière à pouvoir accéder à une place dans la société (exercer un métier, subvenir aux besoins des siens, se développer), penser par soi-même, décider pour soi-même
- Pouvoir circuler (sous réserve d’obligation légale de restriction)
- Etre Informé avec objectivité
- Etre traité avec respect, quels que soient ses particularités
- Etre défendu équitablement le cas échéant
- Prendre part aux décisions citoyennes (voter)
- Pratiquer les activités culturelles et cultuelles de son choix
DEVOIRS :
- Se respecter soi-même
- Traiter les autres avec respect, équité, humanité
- Aider, agir pour les bien des autres
- Respecter la planète pour les générations futures
- Agir pour la paix à tous niveaux
A PROPOS DU COVID-19
Les sentiments et les réflexions qui sont miens aujourd’hui, après pris connaissance de la réponse à la demande du professeur béninois « d’apprentissage tout au long de la vie » et l’article commis par Alexandre, sont dans le « maintenant, l’ici et l’ailleurs ». Et sont tournés vers les plus fragiles.
Au niveau sanitaire
Deux constats parmi tant d’autres :
§ En France, plus de 200 000 personnes qui sont dans la rue, sans avoir les moyens de se protéger, se confiner et se soigner.
A l’heure de la mondialisation, notre solidarité ne peut pas concerner notre seul territoire.
§ En Afrique85 % de la population au sud du Sahara n’a pas accès à l’eau propre ni au savon et où il faut aller travailler quoi qu’il arrive pour nourrir sa famille.
Dès la mi-février, Bill Gates, dont la fondation est consacrée à la lutte contre les épidémies en Afrique, avait prévenu dans l’indifférence générale : sur ce continent, le Covid-19 sera « plus grave qu’en Chine » et pourrait causer la mort de plus de 10 millions de personnes.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a encore rappelé, la crise du Coronavirus va y être particulièrement dramatique. Le sous-équipement sanitaire de l’Afrique subsaharienne est hélas une constante : on n’y compte que 1 médecin et 10 lits d’hôpital pour 10 000 habitants, contre 36 médecins (32 en France) et 51 lits (61 en France) dans l’Union européenne ?
L’éducation est aussi mise à mal.
Aujourd’hui, autour du monde, 138 pays ont fermé leurs établissements scolaires sur l’ensemble de leur territoire, affectant un peu plus de 1,3 milliard d’enfants et de jeunes, avec des risques majeurs de déscolarisation à moyen et long terme.
L’UNESCO prévient que « des dizaines de millions d’apprenant.e.s supplémentaires se verront privé.e.s d’éducation. »
L’éducation est pourtant la clé de l’émancipation individuelle, de l’intégration sociale, du développement économique, culturel, un outil de lutte contre les inégalités sociales…
Les écarts vont se creuser entre les « instruits » et « les laissés pour compte » engendrant pauvreté, famine, risques de mortalité infantile, régimes politiques totalitaires etc…
Dans ce contexte, la coopération internationale dans l’éducation et le partage des savoirs est fondamentale. « Contre les menaces mondiales, nous devons consolider les biens publics mondiaux ». Audrey Azoulay, Directrice générale de l’Unesco.
Cette situation, si elle nous rappelle notre condition d’être humain, nous contraint à analyser avec un autre prisme notre existence et notre mode de vie, notre rapport aux autres et à l’environnement et je l’espère nous poussera à nous mobiliser pour agir ensemble et bâtir un monde de demain en paix.
Martine Souweine-Serveau